Sabine Stellittano est peintre ; son œuvre picturale comprend pour l’essentiel des portraits à l’huile.
“ Je suis le médium de l’imago de l’autre, de son « image mentale », passant par moi, c’est tout mon être qui est au travail. Je ne disparais pas pour autant car ce que je donne à voir, est bien mon interprétation de ce qui m’a été donné. Il s’agit d’une hospitalité profonde qui fait naître un « soi-même comme une autre » ”
Diplômée des Arts appliqués, des Beaux Arts de Cergy Pontoise et d’un Master II « Recherche Arts Plastiques » à la Sorbonne.
Anime des ateliers de peinture.
Elle a également réalisé plusieurs vidéos lors de résidence d’artiste.
Sabine Stellittano & Olivier Gontiès
Olivier Gontiès est peintre et graveur. Il a collaboré avec Olivier Py sur les visuels des programmes de l’Odéon, saisons 2009-2012, et a illustré l’un de ses textes, La vraie fiancée, publié chez Actes Sud.
J’ai connu Sabine et Olivier au cours d’une résidence d’artistes en milieu psychiatrique. C’est parce qu’ils avaient décidé de travailler sur le portrait que j’ai entrepris d’écrire mes Portraits soignés. Lors de la première année de résidence, nous occupions une grande salle au cœur du vaste parc de l’hôpital. Les patients des divers pavillons venaient nous y retrouver avec le désir de poser pour l’un ou l’autre des artistes, de participer à l’atelier qui était tantôt d’écriture, tantôt de lecture, ou tout simplement pour prendre un thé ou un café en notre compagnie. Ainsi au fil des mois, à raison de deux jours de présence par semaine, avons-nous pu établir une relation de complicité avec un bon nombre de résidents. Quand ces derniers posaient pour figurer sur une toile de Sabine ou l’une des fresques murales d’Olivier, souvent les langues se déliaient et moi, jamais très loin, j’écoutais et je notais…
Lors de la deuxième année de résidence, nous avons demandé à travailler au sein même des pavillons afin de rencontrer ceux qui n’en sortaient jamais, qui vivaient là depuis dix ou vingt ans, parfois dans la même chambre, mais ne franchissaient jamais la porte du pavillon, à tout le moins le haut grillage qui l’entourait. Notre demande a été plus souvent refusée qu’exaucée (par des chefs de service et pour diverses raisons dont l’une, aberrante, que l’hôpital est « lieu de soins et non de loisirs ! »), mais là où nous sommes allés, dans les pavillons où nous avons installé nos chevalets et nos toiles, déballé nos livres et nos cahiers afin de susciter la curiosité de ceux qu’on disait ne plus habiter ce monde mais leur folie, nous avons tous trois gardé souvenir de rencontres fortes et émouvantes qui nous ont bouleversés et ont à jamais changé notre regard sur la maladie.