Par lui-même : « Julien Roturier est (c’est lui qui le dit) amateur professionnel pluridisciplinaire à mi-temps. Après avoir vainement tenté un temps de subsister dans la société de consommation en tant que négociateur en produits, services, concepts et fumisteries, il a préféré tâcher de vivre – entre autres – de rock’n’roll, d’écriture et de Photoshop.
Cette démarche l’a amené à jouer dans des groupes aussi nombreux qu’éphémères, à faire quelques centaines de milliers de photos, à noircir quelques centaines de pages et à boire d’innombrables verres avec des artistes plus ou moins connus et diversement maudits. Au hasard d’une de ces belles rencontres, un certain Jacques-François Piquet le pousse doucement dans les pattes amicales d’un éditeur qui estime que ses talents d’écriture ne sont pas par trop minables et l’encourage à continuer, démarche de longue haleine qui donne naissance à Sténopé, un premier recueil de nouvelles fantastiques paru en 2014 aux éditions Luciférines.
En 2017 sort Vigor Mortis, second recueil riche de quinze nouvelles, aux éditions parisiennes Otherlands.
(NB : L’automne 2016 voit l’autoédition d’un petit journal intimiste intitulé Morceaux en forme d’espoir, récit d’un séjour en addictologie destiné à nettoyer corps et esprit obscurcis par une certaine boisson. Augmenté et corrigé, il est publié aux éditions Le Lys bleu en 2019 sous le titre En Subtances.)
En parallèle, il crée et administre quelques sites internet (dont celui que vous parcourez en ce moment-même), exprime sa créativité en monnayant bricoles visuelles pour clients petits et gros et, quand l’envie l’en prend, écrit encore quelques textes. »
Par le « certain JFP » mentionné supra : Julien Roturier est un artiste doué et un homme de qualité qui sait se faire entendre quand il pousse un coup de gueule pour dénoncer les travers de notre société, dérives racistes et autres, magouilles politiciennes et même l’ignorance des règles élémentaires de la langue française que lui-même manie avec une fière élégance (de même d’ailleurs qu’il se débrouille plutôt bien – et c’est là euphémisme – avec l’Anglais et l’Italien !). Un garçon doué, vous disais-je, qui aime à se vêtir d’une carapace de cuir pur loubard ou rocker pour faire oublier qu’il est au fond très sensible et peut-être même un peu fragile. En cela il ressemble à sa chienne Zoé qui a tout d’un bull-terrier, même tête à grosse truffe, même corps massif, mais qui s’avère aussi placide qu’un koala. Peut-on alors parler de mimétisme bilatéral ?
J’ai d’abord connu Julien photographe et je dois dire que la sensibilité et la justesse de son regard m’ont séduit. Au point que lorsqu’il m’a dit s’y connaître également en création de site Internet, je n’ai pas hésité une seconde à lui faire part de mon projet de repenser entièrement le mien qui datait de plus de dix ans. Je n’ai pas été déçu : Julien a su non seulement répondre à mes désirs et besoins, mais a toujours été de bon conseil pour en améliorer l’attrait et la lisibilité. Depuis 2011, c’est lui qui gère mon site : en deux ou trois clics, chacun pourra en apprécier la qualité.
Puis, j’ai connu Julien écrivain et là ce fut plutôt une révélation, car j’ignorais qu’il écrivît (ce subjonctif devrait lui faire plaisir) et surtout je ne l’attendais pas dans le registre du fantastique. Pourtant c’est là qu’il excelle : un texte d’une vingtaine de pages comme La montre fait état non seulement d’une construction rigoureuse, mais d’un vrai bon sens du suspense ! Et que dire de Double jeu, construite en dix brefs chapitres, qui balade le lecteur entre virtuel et réel, et fait naître peu à peu en lui un sentiment de malaise, voire d’oppression. En plus d’une langue qu’il maîtrise, Julien a également dans sa trousse à outils un humour très noir dont il use ici et là, parfois de manière déconcertante, parfois de manière provocante, mais toujours avec une efficacité certaine sur le lecteur. Je pense en avoir dit assez pour donner envie à ceux qui liront cette page d’aller également lire celles de Julien Roturier. Bons voyages à ceux-là, leur dis-je dès à présent, faites de beaux cauchemars !
Juin 2021 : sortie du premier roman de l’auteur, Tandis que brûlent les koalas, aux éditions Otherlands.
Par l’auteur : Pour présenter ce court roman, je n’ai pas trouvé mieux que ces quelques mots : « si vous en avez assez que la société se foute de votre gueule, foutez-vous de la sienne et achetez mon livre ». Si ce petit ouvrage se moque d’un futur dystopique où l’idiotie et l’absurdité règnent en maîtresses, personne ne s’y trompera. Chacune et chacun reconnaîtra son « Jean » parmi ceux qui sont décrits, reconnaîtra son voisin, sa rue, sa ville et sa France d’aujourd’hui, caricaturés à traits malheureusement à peine grossis.
J’ai eu la grande chance que mon éditeur, dont le calendrier de sorties était plein quand il a reçu mon manuscrit, s’enthousiasme tant qu’il lui fasse une place en poussant un peu du coude et souhaite ardemment le sortir au plus tôt. Il en a dit ceci dans le plus joli mail qu’un éditeur puisse adresser à un auteur :
« Avec ce qu’il faut d’humour, Tandis que brûlent les koalas dépeint sans prendre de pincettes les dérives et les travers de notre société… car même si cela se passe dans un futur relativement proche, nous y retrouvons tout ce qui fait notre débâcle en ce moment. Et ce que Julien Roturier a réussi d’une main de maître, c’est que tout, tout, absolument tout, s’enchaîne d’une façon presque logique… il faudrait vraiment être perdu au fin fond de la campagne pour ne pas se sentir concerné, voire interpelé par les propos de son personnage. » — Nicholas Bréard.