Gravures de Michel Ménard.
Éditions Métaphore A3, 1998 (publié avec l’aide du Centre national du livre).
Ouvrage épuisé chez l’éditeur. Quelques exemplaires encore disponibles à commander directement auprès de l’auteur.
Préface
Ouverture sur le monde, la fenêtre est également miroir qui retourne au regardant sa propre image dans l’attente ou l’observation. Il en va de même pour certaines œuvres picturales et notamment pour celle de Michel Ménard. Abstraite sans être obscure, elle s’ouvre sans résister au regard, à n’importe quel regard. Puis, quand tout semble vu, quand on croit avoir « compris » l’image proposée par l’artiste, un détail accroche l’œil et, presque selon le procédé de la mise en abyme, donne à voir l’ensemble sous un nouvel éclairage. Il va sans dire – et c’est là que l’œuvre se fait miroir – que ce détail n’existe qu’au regard complice, c’est-à-dire au regard de celui qui a voulu projeter quelque chose de lui sur l’image.
Dans les petites proses du présent recueil, il est de ces mots, de ces expressions « miroir » qui peuvent renvoyer au lecteur une image par lui seul visible, car née de son propre regard. Les monotypes exécutés par Michel Ménard et reproduits vis-à-vis des textes sont l’illustration de rencontres survenues entre son regard et certains de ces miroirs.
Extrait
« Toujours attendant, debout, le front plaqué contre la vitre embuée d’un temple clos, spectateur insatiable, voyeur ; ou bien assis pendant des heures et des jours à une table encombrée de feuilles raturées, froissées, mortes, comme bientôt le seront celles des arbres du boulevard d’en bas, que les passants piétinent jusqu’à ce qu’elles se fondent avec la terre humide : alors, il ne restera plus rien d’une saison que lui, poète, n’aura pas vécue… »
Coupure de presse
« Ces petites proses, délicates et légères, illustrées par autant de monotypes de Michel Ménard, nous renvoient ces images de pluie ou de colère, de printemps ou d’agonie. Comme un regard, le nôtre, perdu parfois dans le miroir. (…) un recueil que petits et grands lecteurs auront, sans nul doute, plaisir à grignoter. Comme une gourmandise. »
Vincent BRAUD
Talents 44, mars 1998