Éditions Rhubarbe, 2009.
Ce texte a été rédigé lors d’une résidence d’écrivain à l’hôpital psychiatrique Barthélémy-Durand d’Etampes (91) en partenariat avec les peintres Sabine Stellittano et Olivier Gontiès.
Aquarelle de couverture (détail) : Olivier Gontiès.
Quatrième de couverture
« Ils s’appellent Yan, Marie, Gil ou Hannah, ont chuté, se sont abîmés. Depuis lors, ils vivent en un lieu qui pourrait ne figurer sur aucune carte ni plan de ville, tant il est vrai que seuls ceux qui y séjournent ou y travaillent savent qu’il existe. Rien d’étonnant à cela, quand on sait que beaucoup d’entre nous non seulement réfutent l’idée de chute, mais en sourient, voire s’en moquent ouvertement, se targuant pour les uns d’avoir la tête suffisamment bien ancrée sur les épaules, pour les autres de toujours marcher sur un sol ferme et plat… Ils s’appellent Arthur, Violette ou Abdel : en soignant leurs portraits par l’écriture, j’ai voulu leur redonner couleur et dignité. »
Extrait du prologue
« La Cité Bardu héberge des individus de tous âges et de tous milieux qui ont en commun d’avoir un jour chuté. Elle pourrait ne figurer sur aucune carte ni plan de ville, tant il est vrai que seuls ceux qui y séjournent ou y travaillent semblent connaître son existence. A moins que les autres, la grande majorité, préfèrent simplement ne pas en parler.
La Cité Bardu compte sept pavillons de vie qui portent chacun le nom d’une étoile. L’usage veut qu’on accole au prénom de ceux qui y résident le nom du pavillon où ils séjournent : ainsi Marie de Bételgeuse… Au-delà du pratique, la préposition les dit de quelque part, d’une étoile à défaut d’être encore d’une ville ou d’un pays. Elle leur assure également un point d’ancrage dans une galaxie qui n’est pas la nôtre mais n’en existe pas moins. Enfin, elle leur confère quelque noblesse, car elle s’entend comme une particule nobiliaire. Ainsi Gil de Canopus, Violette de Fomalhaut, Abdel de Grenat, Hannah de Dzuba… »
Exposition
Portraits Soignés fait l’objet d’une exposition-lecture-débat avec le peintre Dominique Masse. Déjà présentée dans une dizaine de médiathèques, centres culturels et lieux de soins. Dossier disponible sur demande. Voir rubrique « Partenariats ».
Coupures de presse
« L’auteur écrit ces portraits à la fois avec douceur mais sans ôter les « horreurs » qui ont été commises, par le personnage ou par son entourage. Pour chacun, il écrit une histoire de vie, une histoire de non-vie, une histoire troublante qui nous ramène toujours à nous-mêmes, tant le chemin est abrupt et, certains chutent… Il redonne dignité à ces exclus de la vie. Le livre fermé, les personnages continuent à vivre en nous. »
Gilbert DESMÉE
Encres vagabondes 17 février 2009.
« Sept portraits pleins de sensibilité, sept individus que l’auteur ne juge pas mais qu’il essaie de comprendre pour leur redonner couleur et dignité. Portraits au fort effet de réel qui interrogent : comment l’auteur a-t-il pu reconstituer ces itinéraires, comment a-t-il décodé les discours qu’ont pu lui tenir ces sept blessés de la vie ? Quelle part de fiction a-t-il instillé dans ces portraits ? Peu importe la réponse car ces textes sont au-delà du documentaire. Ils interpellent le lecteur, remettent en cause son regard sur l’aliénation mentale… Jacques-François Piquet dresse ces portraits avec tact en se servant de ce que le réel auquel il a été confronté lui a offert ; il met ainsi en lumière la fragilité humaine. La réussite est totale : un beau travail qui rappelle les pouvoirs de la littérature. »
Lucien WASSELIN
La Tribune de la région minière n° 3322.
« L’auteur a choisi de se couler dans leur regard sur le monde – leur délire ? – pour les raconter, en quelque sorte « de l’intérieur ». Il y faut beaucoup d’empathie, d’intuition, et une plume qui sache tout en finesse effleurer sans blesser, suggérer sans s’appesantir. Jacques-François Piquet les possède et réussit merveilleusement, avec ce petit livre, à émouvoir sans pathos, en touchant au plus intime de notre humanité. »
Michel BAGLIN
Revue Texture
« Jacques-François Piquet est un ciseleur de petites formes. Il y a quelques années, il avait signé un remarquable Noms de Nantes (Joca Seria) postfacé par François Bon. Cette fois, il nous livre des Portraits soignés. Le titre mérite explication : il s’agit bien de portraits brossés avec soin ; il s’agit aussi de portraits de soignés puisque ce livre est un travail de commande mené dans le cadre d’un partenariat avec un hôpital psychiatrique de la région parisienne… »
Thierry GUIDET
Place publique n° 15.
« Se pencher sur le monde est bien l’exercice périlleux auquel nous convie J-F. Piquet avec un angle de vue à chaque fois différent. Le thème se trouve renouvelé dans chacun de ses livres avec une parfaite maîtrise de style et une grande acuité. »
Chantal DANJOU
Revue de la Maison de la Poésie de St-Quentin-en-Yvelines.
« Il s’agit de portraits soignés de quelques uns qui ont chuté, se sont abîmés dans un abîme comme de trop plein de mots qui n’arrivent plus à sortir et il faudra bien qu’ils sortent pourtant. L’auteur avec infiniment de douceur et d’humanité, de compréhension accouche de ces histoires qui nous habitent aussi. Absolument remarquable. »
Yves ARTUFEL
Revue Gros textes n° 1.
« Il doit être bon, Jacques-François Piquet, ! Bon et riche d’une écoute admirable. Parce qu’il faut être sage jusqu’à l’abandon pour entendre les maux, les bonheurs aussi, des personnages qui animent son dernier recueil. (…) Il peint ces déchirements, et « redonne couleur et dignité » aux habitants de la Cité Bardu. L’écriture est fine et généreuse. »
V.R.
Le Bien public, Dijon-Bourgogne.
« La Cité Bardu, c’est l’hôpital Barthélémy-Durand, hôpital psy. Les sept portraits que va peindre Jacques-François Piquet sont des pensionnaires de l’institution qui se sont abîmés dans les failles de leur être intérieur (…) Il s’intéresse à eux avec sa maîtrise de l’écriture et déjà cette bienveillance les rédime et les authentifie. (…) L’auteur leur rend complète humanité, en mettant en pleine lumière des hommes voués au silence et à l’ombre. »
Alain KEWES
Revue Décharge n° 141.
« Ils s’appellent Yan d’Achernar, Marie de Bételgeuse, Gil de Canopus, Hannah de Dzuba, Arthur d’El Ghoul, Violette de Fomalhaut, Abdel de Grenat. Leur prénom suivi du nom d’une étoile, c’est ainsi qu’on les appelle. Leur nom d’étoile désigne aussi le pavillon qui les abrite dans l’institution psychiatrique où ils sont arrivés après avoir connu la « chute », qu’eux-mêmes réfutent cette idée, s’en moquent ou en meurent. Portraits soignés, ce sont sept portraits de « soignés », sept récits d’existences « abîmées » à qui les mots de Jacques-François Piquet redonnent sens. »
Dominique DUSSIDOUR