Dominique Masse

Peinture de Dominique Masse, un des "Portraits soignés"

Dominique Masse est peintre et, à ce titre, anime un atelier de création en milieu psychiatrique depuis une quinzaine d’années. C’est à la suite d’une lecture de Portraits Soignés que je faisais au château de Draveil, alors que le texte était encore à l’état de manuscrit, qu’il m’a parlé de sa propre expérience et m’a montré la série de portraits grands formats qu’il avait réalisé au fil des années. A partir de là, le fait s’est imposé que nous devions présenter nos travaux ensemble dans le cadre d’une exposition-lecture à laquelle nous ajouterions un volet « débat » sur nos parcours respectifs en milieu psychiatrique et sur notre positionnement en tant qu’artistes dans ce contexte. Ce temps d’échange avec le public permet d’expliciter la démarche de chacun et de préciser les enjeux humains et artistiques qui la sous-tendent. C’est aussi l’occasion de partager sur la question plus vaste de l’artiste et de son rapport au monde.

L’exposition-lecture Portraits Soignés a été à ce jour présentée une dizaine de fois en médiathèques, institutions psychiatriques et centres culturels. Un dossier complet peut être envoyé en pdf sur simple demande auprès de Dominique Masse ou de Jacques-François Piquet.

Certains extraits des portraits écrits ont été imprimés en lithographie à tirage limité sur papier Arche.

Dominique Masse à la lithographie
Dominique Masse sur l’une des presses manuelles, dites « bêtes à cornes » de l’atelier d’Emmanuelle Aussédat, Paris XXe.

Présentation

Ces « portraits soignés » ont été inspirés dans leur écriture et dans leur dessin par la fréquentation de patients en institution psychiatrique, soit au cours d’ateliers de lecture, écriture et parole, soit au cours d’animation d’ateliers de peinture. Ces personnes sur la brèche de la vie et de la raison, dont l’âme et les traits reflètent une souffrance indicible, nous interpellent quant à notre « normalité, et ce, par une réflexion ou un comportement en décalage – parfois léger – qui suscite notre attention comme le ferait quelque chose qui n’est pas à sa place. Il nous importe alors de comprendre, de scruter ces destins particuliers, d’interpréter ces grands voyages intérieurs dont nous ne percevons que des bribes, des fulgurances. Puis nous tentons de traduire ce ressenti avec nos moyens d’expression pour entrer en empathie, établir des passerelles qui fassent que pour un temps nous ayons le sentiment d’être de la même communauté humaine. L’art est aussi invitation à partager ce sentiment avec les autres, hors les murs, spectateurs et simples curieux, « voyageurs immobiles ». Bien qu’intervenant dans des établissements différents, la rencontre de nos disciplines respectives, écriture et peinture, s’est faite grâce à ce même regard que nous portons sur les patients en psychiatrie à travers le filtre de nos pratiques artistiques. Celles-ci nous permettent une « proche distance » avec la personne en difficulté mentale permanente ou temporaire : proche par les notes et croquis saisis sur le vif ; distance du fait que nous travaillons ensuite à l’atelier et à la table pour transcrire l’émotion éprouvée.
Dominique Masse, peintre.
Jacques-François Piquet, écrivain.

Accrochage à l’espace privé « La Chartreuse », Sèvres, mars 2011.
Accrochage à l’espace privé « La Chartreuse », Sèvres, mars 2011.